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La nuit, une invention de l’homme

Die Nacht, eine Erfindung des Menschen

La Cabinerie se lance dans les séries!

Après une année chaotique passée à naviguer entre les indécisions et les ralentissements de tous genres, et après le succès de son inédit calendrier de l’Avent, La Cabinerie débute 2021 avec une nouvelle exposition de photographies tout en inaugurant un tout nouveau système de présentation.

 
À l’étroitesse du lieu s’opposera la largeur du temps…

 

En effet, compte tenu de l’exiguïté de la galerie, La Cabinerie va développer ses expositions non pas dans l’espace, mais dans la durée. Plutôt que de montrer simultanément plusieurs œuvres en format réduit, ce qui brouille aussi la lecture et peut mener à une distraction davantage qu’à une attention, les travaux des artistes seront montrés l’un après l’autre, dans de plus grands formats, au fil des semaines.
Les passants, les visiteurs et les curieux sont donc désormais invités à suivre les propositions artistiques et culturelles en épisodes. L’exposition d’un même artiste durera entre deux et trois mois avec un changement d’œuvres toutes les semaines ou tous les dix jours.
C’est donc une autre manière d’exposer que propose La Cabinerie, en adéquation même avec ses contraintes physiques et sa situation dans le tissu urbain. Elle permet ainsi de montrer davantage de pièces d’un même artiste tout en renforçant par la même occasion l’attention portée aux œuvres exposées dans cette paradoxale intimité à laquelle invite une ancienne cabine téléphonique, dans la rue…
 

La nuit, une invention de l’homme


La Cabinerie est heureuse et a l’honneur d’exposer pour la première fois en Suisse les photographies nocturnes de Mariano Manikis, photographe, artiste, architecte, curateur et gestionnaire culturel argentin de Buenos Aires.

Il s’agit d’une série de photographies réalisées la nuit dans les rues de La Boca, quartier historique et mythique de Buenos Aires. Images de rues désertes où règne une ambiance de songes qui ne va pas sans rappeler la mélancolie du tango né précisément dans ce quartier, port fondateur de la ville. Ce sont aussi des vues de zones devenues dangereusement fréquentables que seul un natif de ces quartiers, en fin connaisseur, peut traverser et photographier sans trop d’encombres…
Des vues d’un promeneur solitaire dans des rues qu’aucun touriste ne verra jamais, et encore moins sous les faibles lueurs des candélabres.
Enfin et surtout, ce sont de vraies images et non des documents car au descriptif mentionné, à la géographie devinée, se greffe une picturalité indéniable que Manikis pousse à l’extrême comme fut son cheminement aux confins même de sa nuit et de sa démarche.

Voici ce que Mariano Manikis dit de ses photographies :
« Par une circonstance particulière, soudainement, ma vie s’est transformée en une longue nuit. Ce sont ici les photographies de cette nuit durant laquelle je suis sorti à sa rencontre et ce sont aussi les photographies de ma résilience, car dès les premiers pas sont apparues des images qui me parlaient d’autres mondes, distinctes et plus riches que la recherche frénétique d’un amour perdu.
Ma vue embuée de larmes s’est alors transformée en un regard attentif sur les endroits cachés du quartier même où je suis né, où j’ai grandi et où je vis : le quartier des cœurs brisés, des absents, des eaux noires et des impasses... Ils m’ont nourri d’une infinité d’images, j’ai pu en capturer certaines avec mon appareil photo alors que d’autres se sont perdues dans l’oubli. Mais toutes me firent découvrir que dans la nuit la plus profonde, derrière la porte qui se ferme, laissant le ciel de l’autre côté, la vie illuminée peut jaillir. Ainsi je réalisai que la nuit est une invention de l’homme. Dès la première torche qui éclaira les premières ténèbres, l’être humain a illuminé et façonné la physionomie de la nuit.
Qu’en serait-il de l’obscurité sans la présence de la lumière de l’homme et qu’en serait-il de l’obscurité dans laquelle parfois l’esprit humain entre, guettant, engendrant des fantômes, cachant des chemins, si l’être humain avec sa capacité de résilience n’illuminait pas ses traverses et trouvait de nouveaux paysages sur lesquels poser son regard ?
» Mariano Manikis


Images de rues de Buenos Aires exposées dans une cabine de rue de Fribourg, c’est comme si La Cabinerie se muait en point d’intersection, comme si les images faisaient fi de la géographie et de ses distances pour n’être qu’un parcours imaginaire continu…
 

La Cabinerie geht in Serie!


Nach einem turbulenten Jahr, in dem wir zwischen Unentschlossenheit und Stillstand navigieren mussten und nach dem Erfolg unseres hauseigenen Adventskalenders beginnt La Cabinerie das Jahr 2021 mit einer neuen Ausstellung von Fotografien. Gleichzeitig lanciert sie ein neues Präsentationskonzept. 

 

Die Enge des Raums trifft auf die Weite der Zeit…
 

Angesichts ihrer beschränkten Dimensionen kann La Cabinerie ihren Ausstellungen zwar nicht mehr Raum verschaffen, aber mehr Zeit geben. Es werden nicht mehr mehrere Werke  gleichzeitig in verkleinertem Format gezeigt, was die Lesbarkeit beeinträchtigt und eher ablenken kann statt die Aufmerksamkeit zu schärfen. Stattdessen werden die Arbeiten der Künstlerinnen und Künstler im Laufe der Wochen eines nach dem anderen und in grösserem Format gezeigt. Passantinnen, Besucher und Neugierige sind eingeladen, die künstlerischen und kulturellen Beiträge von jetzt an sozusagen als Fortsetzung zu verfolgen. Die Ausstellung eines Künstlers, einer Künstlerin dauert neu zwei bis drei Monate, wobei die Werke jede Woche oder alle zehn Tage ausgewechselt werden. La Cabinerie bietet damit eine Ausstellungsform, die die physischen Gegebenheiten und die Verortung im Stadtgefüge stärker betont. Es können so nicht nur mehr Werke desselben Künstlers gezeigt werden; gleichzeitig verstärkt die paradoxe Intimität einer ehemaligen Telefonzelle auf der Strasse die Aufmerksamkeit für die ausgestellten Werke…

 

Die Nacht, eine Erfindung des Menschen

 

La Cabinerie freut sich und hat die Ehre, die Fotografien der Nacht von Mariano Manikis, Fotograf, Künstler, Architekt, Kurator und Kulturmanager in Buenos Aires, zum ersten Mal in der Schweiz auszustellen.

Dabei handelt es sich um eine Serie von Fotografien, die nachts in den Strassen von La Boca aufgenommen wurden, einem historischen und mythischen Stadtteil von Buenos Aires. Es sind Bilder verlassener Strassen, in denen eine traumgleiche Stimmung herrscht, die an die Melancholie des Tangos erinnert, der in genau diesem Viertel, Gründungshafen der Stadt, entstanden ist. Es sind Ansichten von gefährlich gewordenen Gebieten, die nur ein Einheimischer und Kenner dieser Orte ohne allzu grosse Probleme durchqueren und fotografieren kann ... Es sind Ansichten eines einsamen Spaziergängers in Strassen, die ein Tourist kaum je sehen wird, erst recht nicht im fahlen Schein der Strassenlaternen.
Es handelt sich um echte Bilder und nicht um eine
Dokumentation, denn zur angegebenen Beschreibung, zur erahnten Geografie kommt eine unverkennbare Bildhaftigkeit hinzu, indem Manikis Grenzen auslotet – diejenige seines Weges an den Rand seiner Nacht ebenso wie diejenige seiner Vorgehensweise.

Dies sagt Mariano Manikis selbst über seine Fotografien:

ˮDurch einen besonderen Umstand wurde mein Leben von einem Moment auf den anderen in eine lange Nacht verwandelt. Dies sind die Fotografien jener Nacht, als ich hinausging, um sie zu finden. Es sind auch die Fotografien meiner Widerstandsfähigkeit, denn schon mit den ersten Schritten erschienen mir Bilder, die von anderen Welten sprechen, anders und reicher als diejenige meiner verzweifelten Suche nach einer verlorenen Liebe.
Meine tränengetrübte Sicht wich einem aufmerksamen Blick auf verborgene Orte in dem Viertel, in dem ich geboren wurde, aufgewachsen bin und lebe: das Viertel der gebrochenen Herzen, der Abwesenden, des schwarzen Wassers, der Ausweglosigkeit ... Diese Orte nährten mich mit unendlich vielen Bildern, von denen ich einige mit meinem Fotoapparat einfangen konnte. Andere fielen der Vergessenheit anheim. Aber sie alle liessen mich erkennen, dass in der tiefsten Nacht, hinter der Tür, die sich schliesst und den Himmel auf der anderen Seite zurücklässt, das erleuchtete Leben aufscheinen kann. Ich erkannte, dass die Nacht eine Erfindung des Menschen ist. Seit der ersten Fackel, die die erste Dunkelheit erhellte, hat der Mensch das Angesicht der Nacht erleuchtet und gestaltet.
Was wäre die Dunkelheit ohne das Licht des Menschen. Was wäre die Dunkelheit, in die der menschliche Geist bisweilen eindringt, in der er sich anschleicht, er Gespenster erschafft und Wege verbirgt, wenn er in seiner unverwüstlichen Zähigkeit diese Wege nicht auch beleuchten und neue Landschaften vorfinden würde, in denen sein Blick ruhen kann.
” Mariano Manikis

Bilder von Strassen in Buenos Aires, die in den Strassen von Freiburg in einer Kabine ausgestellt sind, als ob La Cabinerie ein Schnittpunkt wäre, als ob die Bilder Geografie und Entfernung ausser Acht liessen und zu einer unaufhörlichen imaginären Reise würden…

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