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7 Days of Garbage  &  Daily Bread

7 Tage Abfall  &  Tägliches Brot

Voir pour savoir

Si nous sommes trop souvent inattentifs à ce que nous mangeons, à ce que nous jetons, nous le sommes aussi à ce que nous voyons.
Ce qui tombe dans notre assiette, ce qui tombe de notre assiette comme ce qui tombe sous nos yeux, purs produits industriels, nous affecte avec notre propre consentement et dans une ignorance crasse nous condamne, avec, comble d’ironie, un sentiment de gratitude et de bien-être…
Ainsi, La Cabinerie, toujours soucieuse de montrer des images tirées de ce qui passe habituellement inaperçu afin d’ouvrir les yeux et de mener une réflexion sur notre monde, a le privilège pour sa nouvelle exposition de montrer deux séries du célèbre photographe californien Gregg Segal.
Alors que la surconsommation et la malbouffe mondialisées s’implantent partout sur la planète, le photographe nous provoque délibérément à travers une démarche singulière où à la dénonciation d’un système se mêle l’esthétique même de ce système. Au documentaire cru se substituent des compositions savamment construites et très stylisées, aux couleurs vives des accroches publicitaires.
Les photographies de Gregg Segal, où les personnes ont visuellement la même importance que les objets qui les entourent, tiennent autant du documentaire dénonciateur que des clichés soignés de studio. Elles brouillent nos habitudes de lectures et nos perceptions souvent trop simples et rapides de l’image photographique.
La Cabinerie, en les exposant, participe au recyclage du regard…

7 Days of Garbage – Une semaine d’ordures

Gregg Segal a photographié des personnes de tous âges et de toutes origines, seule ou en couple, allongées sur le sol et entourées de leurs déchets stockés pendant une semaine, y compris les produits recyclables. Portraits au milieu de poubelles éclatées dans des décors naturalistes, ces photographies attirent l’attention par leur facture plus proche de la publicité que d’un ixième reportage sur les décharges. Elles mettent ainsi autrement le doigt sur les problèmes des déchets sans tomber dans l’iconographie habituelle, trash et moralisante, et souvent inefficace par la répétition. A contrario des mots d’ordre et des obligations de tris souvent mal suivis, l’invitation à regarder les ordures de cette manière invite-t-elle à une prise de conscience plus forte, comme le témoigne ici le photographe : « Plusieurs des sujets que j'ai photographiés m'ont dit que le fait de conserver leurs déchets - et de les déposer ensuite - les ont fait réfléchir sur la quantité de déchets qu'ils produisent. »


Daily Bread – Pain quotidien

Ici Gregg Segal a photographié des enfants de différentes origines étendus au milieu de tout ce qu’ils mangent pendant une semaine, des boissons, des plats et quelques éléments de décoration qui rappellent leurs provenances. Il s’agit à nouveau de prises de vues aériennes et du développement d’une esthétique riche et percutante pour un regard sur un phénomène socioculturel.
La mise en évidence des habitudes alimentaires planétaires, la présence de la malbouffe venant aussi contrecarrer celle d’aliments plus basiques de certaines contrées amènent de manière flagrante ces deux constats résumés par le photographe: « […] les régimes alimentaires les plus qualitatifs ne sont pas consommés par les plus riches mais par ceux qui vivent dans la pauvreté. » et « Les enfants habitent des continents séparés, mais c'est comme si leurs parents avaient fait leurs courses dans le même hypermarché mondial. »

 

Gregg Segal

Il a étudié la photographie et le cinéma au Art Institute of California et a également suivi une formation en écriture dramatique à New York. Son travail visuel se développe sur des thèmes d'actualité pour explorer nos cultures et nos identités en les inscrivant dans une recherche esthétique qui interroge également nos habitudes de voir et de regarder. ( cf. ci-dessous son CV complet)

Le livre « Daily Bread: What Kids Eat Around the World » est paru aux Editions powerHouse Books.

 

 

Sehen und im Bilde sein

Wie wir zu oft unaufmerksam sind gegenüber dem, was wir essen, gegenüber dem, was wir wegwerfen, so sind wir es auch gegenüber dem, was wir sehen.
Was in unsere Teller fällt, was von unseren Tellern fällt und worauf unser Blick fällt: Es sind pure Industrieprodukte, die mit unserer Zustimmung und in eklatanter Ignoranz auf uns wirken und uns, welch Gipfel der Ironie, in Dankbarkeit und Wohlbefinden verdammen...
La Cabinerie ist stets bestrebt, Bilder von etwas zu zeigen, das meist unbeachtet bleibt, so die Augen zu öffnen und eine Reflexion über unsere Welt zu führen. Es ist ihr daher ein Privileg, für die neue Ausstellung zwei Serien des bekannten kalifornischen Fotografen Gregg Segal zu zeigen.
Wo Überkonsum und Junkfood überall auf der Welt um sich greifen, provoziert uns der Fotograf bewusst mit seinem aussergewöhnlichen Ansatz, bei dem die Anprangerung des Systems mit der Ästhetik eben dieses Systems ein Synthese eingeht. An die Stelle einer blosser Dokumentation treten raffiniert konstruierte, hochstilisierte Kompositionen in den leuchtenden Farben von Werbeaufmachungen.
Gregg Segals Fotografien, in denen die Menschen visuell ebenso wichtig sind wie die sie umgebenden Objekte, sind anprangerndes Zeugnis und Hochglanzstudioaufnahme in einem. Sie stören unsere Sehgewohnheiten und unsere oft zu einfachen und schnellen Wahrnehmungen des fotografischen Bildes.
Mit dieser Ausstellung beteiligt sich La Cabinerie daher am Recycling des Schauens…

7 Days of Garbage – 7 Tage Abfall

Gregg Segal hat Menschen jeden Alters und jeder Herkunft, alleine oder als Paar, auf dem Boden liegend und umgeben von ihrem Abfall einer ganzen Woche inklusive der recycelbaren Materialien fotografiert. Es sind Porträts inmitten zerborstener Abfallbehälter in naturalistischem Dekor, die durch ihre Machart, die eher Werbung als einer x-ten Reportage über Abfalldeponien ähnelt, Aufmerksamkeit erregen. Sie legen den Finger auf die Abfallprobleme, ohne in die übliche banale und moralisierende Ikonographie zu verfallen, die durch ständige Wiederholung unwirksam geworden ist. Im Gegensatz zu den oft schlecht befolgten Anweisungen und der Pflicht zur Abfalltrennung führt Segals Angebot, den Abfall auf diese Weise zu betrachten, zu einem stärkeren Bewusstsein hin. Der Fotograf berichtet: «Mehrere der von mir fotografierten Personen erzählten mir, dass das Aufbewahren ihres Abfalls - und das anschliessende Ausbreiten - sie zum Nachdenken darüber brachte, wie viel Abfall sie produzieren.»

Daily Bread – Tägliches Brot

Hier fotografiert Gregg Segal Kinder unterschiedlicher Herkunft inmitten all dessen, was sie während einer Woche essen: Getränke und Gerichte mit einigen dekorativen Elementen, die auf ihre Herkunft verweisen. Wiederum sind es Aufnahmen aus der Vogelperspektive in einer opulenten und pointierten Ästhetik, um den Blick auf ein soziokulturelles Phänomen zu richten. Die Inszenierung globaler Essgewohnheiten, die Präsenz von Junk-Food, das auch im Gegensatz steht zu den einfacheren Nahrungsmitteln gewisser Länder, führen den Fotografen zu zwei eklatanten Feststellungen: «[…] die hochwertigsten Nahrungsmittel werden nicht von den Reichsten konsumiert, sondern von denen, die in Armut leben.» und «Die Kinder leben auf verschiedenen Kontinenten, aber es scheint als ob ihre Eltern im selben globalen Supermarkt eingekauft hätten.»

Der Fotograf

Gregg Segal hat am Art Institute of California Fotografie und Film studiert und absolvierte ausserdem in New York eine Ausbildung zum Drehbuchautor. Seine bildnerische Arbeit entwickelt sich aus aktuellen Themen, und er beleuchtet unsere Kulturen und Identitäten, indem er sie in ein ästhetisches Projekt einschreibt, das auch unsere Sehgewohnheiten hinterfragt. (siehe weiter unten für ein ausführliches CV)

Das Buch «Daily Bread: What Kids Eat Around the World» ist bei  powerHouse Books erschienen.

 


 

 

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