Plastique au quotidien
Notes de l'artiste
Tägliches Plastik
Notizen des Künstlers
« Plastiques, tic, tic.
Partout, tous les jours
Tous les jours d’une année, d’août 2017 à août 2018…marqueur du temps qui passe, marqueur aussi du temps qu’il fait, de notre présence dans ce monde avec atmosphère chaude, froide, tempérée, humide, mouillée….
Films, coque, boîte, bouteille, formes variées, colorées ou transparentes, utiles ou séductrices, il est là, garde nos aliments frais, propres, attractifs..
Quelle beauté peu considérée, quelles habitudes aveugles… sauf pour nos sacs poubelles qui compactent, écrasent, trient !
Le long des routes de certains pays, guirlandes accrochées aux arbres rares et secs, dans l’eau de la mer, îles flottantes incertaines et meurtrières, dans les banlieues des métropoles de pays émergents, collines multicolores habitées d’oiseaux, d’éboueurs obligés, plastique, matière qui vieillit, qui trahit nos inconstances et inconsistances…
Et si, comme d’autres, pris dans l’éclairage pour le futur, je l’utilisais, je le compactais, je le rendais visible ?
De cette matière qui nous sert et nous irrite, je veux tirer un calendrier qui marque consommation, plaisirs de la table, distractions, vies…
Et conscience… du temps, de l’usage du monde…
Pas celui de Nicolas Bouvier sur les routes de l’ailleurs mais celui personnel, lié aux besoins, aux désirs, aux habitudes, aux magasins, grandes surfaces ou épiceries du coin…
Pas celui des amis, intéressés, qui voulaient bien ramasser, laver, transporter leurs plastiques jusqu’à l’atelier pour rendre visibles aussi, par peur de l’engrenage, peur de l’enfouissement sous ces emballages exigeants, volumineux parfois, étouffants, peur des images de décharges, des odeurs, des ventres d’animaux … de toutes ces images qui envahissent l’esprit quand il cherche le repos mais se fait happer par le bruit du monde, plutôt par l’odeur du monde et ses couleurs qui ne brillent plus mais accusent.
Non, le plastic d’une consommation personnelle, d’un ménage, ici, comme pour exorciser l’impuissance devant des représentations tourmentées de notre modernité qui cherche encore la transformation salvatrice de tout cet or laissé pour compte et qui devient meurtrier.
L’œuvre fait miroir à un aspect transparent de notre vie du quotidien…
Elle s’inscrit dans le travail avec « du déjà utilisé », du « transformé » pour répondre à une exigence actuelle, pensées de l’avenir, pensées du monde, penser-créer avec de l’utile qui a perdu son rôle à ce moment-là, mais qui découvre une issue dans le cœur, dans l’émotion et nous engage à donner des couleurs au « transparent » pour le mieux respecter…
Le calendrier des jours, le calendrier de l’usage rendent compte de notre présence éphémère sur cette croûte qui craque, vibre, vit et nous fait vivre….
Plastik, tik, tik
Überall, jeden Tag
Täglich, während eines Jahres, von August 2017 bis August 2018 … Zeichen der Zeitläufte, Zeichen des Wetters, unserer Präsenz in dieser Welt mit seiner warmen, kalten, gemässigten, feuchten, nassen Atmosphäre …
Folien, Schale, Schachtel, Flasche, unterschiedliche Formen, farbig oder durchsichtig, nützlich oder verführerisch, es ist da, hält unsere Lebensmittel frisch, sauber, appetitlich …
Welch kaum beachtete Schönheit, welch blinde Gewohnheiten … ausser für unsere Müllsäcke, die zusammenpressen, zerquetschen, sortieren!
Entlang der Strassen gewisser Länder, Girlanden, die an seltenen und vertrockneten Bäumen flattern, in den Meeren, schwimmende Inseln – trügerisch und tödlich, in den Vorstädten der Metropolen von Schwellenländern, von Vögeln und unfreiwilligen Müllarbeitern bevölkerte vielfarbige Hügel, Plastik, alternde Materie, die unseren Wankelmut und unsere Widersprüche verrät …
Und wenn ich, der ich wie die anderen für unsere Zukunft Aufklärung leisten will, es benutzte, es zusammenpresste, es sichtbar machte?
Aus diesem Stoff, der uns dient und uns irritiert, möchte ich einen Kalender erstellen, der Konsum, Tafelfreuden, Ablenkungen, das Leben notiert …
Und das Bewusstsein … von Zeit, der Erfahrung der Welt …
Nicht derjenigen von Nicolas Bouvier auf fernen Strassen, sondern der persönlichen, von Bedürfnissen, Wünschen, Gewohnheiten, Geschäften, Supermärkten oder kleinen lokalen Läden …
Nicht derjenigen von Freunden, die ihr Plastik ins Atelier bringen wollten, um es ebenfalls sichtbar zu machen, aus Angst vor dem Teufelskreis und davor, unter diesen aufdringlichen, manchmal sperrigen, manchmal erstickenden Verpackungen begraben zu werden, aus Angst vor Bildern von Müllhalden, Gerüchen, Tiermägen.... all diese Bilder, die in den Kopf eindringen, wenn er nach Ruhe sucht, aber in das Getöse der Welt verstrickt wird, anstatt in ihren Duft und ihre Farben, die nicht mehr leuchten, sondern anklagen.
Nein, das Plastik eines persönlichen Konsums, eines Haushalts, hier, wie um die Machtlosigkeit gegenüber quälenden Darstellungen unserer Modernität zu bannen, die immer noch die rettende Umwandlung all dieses zurückgelassenen und mörderisch werdenden Goldes anstrebt.
Das Werk spiegelt einen transparenten Aspekt unseres täglichen Lebens wider ...
Es ist Teil der Arbeit mit ‘dem bereits verwendeten’, ‘dem transformierten’, um einen aktuellen Anspruch zu erfüllen, Gedanken an die Zukunft, Gedanken an die Welt, das Denken-Schaffen mit dem Nützlichem, welches bereits seine Rolle verloren hat, doch seinen Weg ins Herz, in die Emotionen findet und uns anhält, dem ‘Transparenten’ eine Farbe zu geben, um es mehr zu respektieren ..."
Der Kalender der Tage, der Kalender des Verbrauchs legt Zeugnis ab von unserer flüchtigen Anwesenheit auf dieser Erdkruste, die knackt, vibriert, lebt und uns leben macht …