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Françoise Nuñez & Bernard Plossu

Françoise Nuñez (1957–2021) et Bernard Plossu (né en 1945) forment un couple de photographes unis par une même approche sensible de l’image : une photographie de l’instant, du voyage, du silence et de la lumière. Chacun, avec sa propre voix, a su saisir la fragilité du monde avec une infinie douceur, une attention patiente aux choses simples — les visages, les ruelles, les paysages traversés.
Ensemble ils ont partagé une manière de vivre la photographie non comme une conquête, mais comme une écoute. Leurs images dialoguent sans se confondre : chez elle, la grâce discrète des corps et des gestes ; chez lui, la capture furtive de l’instant suspendu. Leur œuvre conjointe compose un hymne doux à la beauté fugace, à la lumière du voyage, à la magie silencieuse du regard.

Françoise Nuñez, formée par Jean Dieuzaide, a développé une œuvre tout en délicatesse, marquée par le noir et blanc argentique, le goût du flou léger, la lumière qui effleure.
Sa photographie, profondément humaine, capte les présences avec une douceur tenace, attentive aux visages, aux corps, aux gestes simples, à s la densité presque tactile des atmosphères. Sa photographie est une manière d’entrer en relation avec le monde, discrètement, presque en retrait. De l’Inde au Mexique, du Japon au Portugal, elle n’a cessé de chercher la poésie dans le réel, l’élan spirituel dans la vie quotidienne. Son regard traverse les pays sans jamais chercher l’exotisme : ce qui l’intéresse, c’est l’éclat fragile et la poésie du quotidien. à la conquête documentaire se substitue une approche humble, sensible, presque chuchotée du réel.

Bernard Plossu, figure majeure de la photographie française contemporaine, s’est fait connaître par ses voyages, du Mexique à l’Inde, de l’Ouest américain à l’Europe du Sud. Il pratique une photographie modeste, éloignée de l’effet et de la mise en scène, ancrée dans le temps de la marche, de l’errance, du quotidien. Son œuvre en noir et blanc, souvent en petit format, témoigne d’une recherche de l’intime, de l’éphémère, proche de l’infra-ordinaire cher aux poètes.
À rebours du spectaculaire et de "l’instant décisif" cher à Cartier-Bresson, Bernard Plossu photographie les humbles instants, les gestes sans éclat, les paysages traversés sans emphase. Ce qui l’intéresse, c’est l’atmosphère, la vibration intérieure du moment, la sensation plus que la démonstration. Flous, cadrages décentrés, lumière incertaine, forts grains des films argentiques : autant de marques d’une liberté formelle assumée, où l’émotion l’emporte sur la rigueur technique afin de composer une poésie du banal, du presque rien, dans laquelle transparaît un rapport direct au monde, à la vie nue. C’est lors de ses voyages qu’il a forgé cette approche libre et intuitive.
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